La Frustration salariale
À quoi servent les primes ?
ISBN : 979-10-231-0773-9
Collections : L'intelligence du social
Date de publication : 05/03/2024
Format : 16x24
Nombre de pages : 224
Informations : 2 illustrations couleurs
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Depuis une trentaine d’années, à mesure que les collectifs de travail issus des Trente Glorieuses ont été affaiblis, des éléments de plus en plus variés – et surtout variables (primes individuelles de performance, plan épargne retraite, intéressement ou participation, etc.) – se sont adjoints au salaire. 

De ce fait, les points de repère pour apprécier sa rémunération se sont peu à peu effacés. Cette hybridation récente brouille les perceptions individuelle et collective des rémunérations, dont les usages sont finalement plus complexes qu’il n’y paraît. Certes, elles rétribuent le travail, et leur montant peut à ce titre être source d’insatisfaction et de frustration, d’autant que les primes qui sont inégalement réparties dans la société accentuent parfois les écarts salariaux, par exemple entre les femmes et les hommes. Mais les salaires ont aussi pour fonction d’attirer, de fidéliser, de contrôler, voire de punir.

Devant la diversité de ces usages, les salariés un peu confus sont en demande d’une plus grande transparence. Et dans ce contexte troublé, c’est bien souvent autour de la machine à café ou de la photocopieuse qu’ils comparent leurs fiches de paie et s’en font une opinion.

Une enquête mixte qualitative et quantitative montre ici que ces discussions entre collègues entraînent des effets de pairs et peuvent, à leur tour, renforcer la frustration salariale.

Préface, par Dominique Méda

Introduction. La frustration salariale

Des rémunérations hétérogènes

Les rémunérations, une opinion

Ouvrir la boîte noire relationnelle des effets de pairs

Compter et raconter les salaires

 

Première partie - Individualisation et complexification des salaires

 

I - Exercice de définition des rémunérations

Définir les rémunérations pour en inventorier les inégalités

Rémunérations et collectifs

Fixation des rémunérations : des négociations de branche à la « note de gueule »

II - Les évolutions salariales

Un recours récent aux primes 

Des primes pour tous, mais pas tous la même prime

Quelle généralisation des primes ? Renforcement et inversion des usages dans les entreprises

 

Deuxième partie - La transparence des rémunérations

 

III - De la transparence à la responsabilité

L’apparition de questions publiques sur les salaires et les primes

Des avancées réglementaires

Construire une responsabilité à partir de la transparence ?

IV - Quand le voile est levé : des salariés qui discutent de leurs rémunérations

Sortir des incitations

Les salaires dans l’entreprise Progiciel : étude de cas

Ce que la transparence fait à l’organisation

 

Troisième partie - La frustration salariale

 

V - L’argent des primes (déprime)

L’argent pour mesurer le travail

Usages des primes

VI - Compter, dire ou lire les primes

Des rémunérations illisibles ?

Une lecture collective

VII - Les effets de pairs : structure du réseau

Les effets de pairs

La satisfaction salariale des cadres

Discussion et insatisfaction

La comparaison relationnelle

Les déterminants de la satisfaction salariale

Une typologie des réseaux personnels

VIII - Les effets de pairs : nature de réseaux

Homophilie et contagion sociale

Opérer des classements : la règle du « supérieur ou égal »

La famille : Primus inter pares

Le déclassement des femmes : « faire les coqs et noyer le poisson »

 

Conclusion

 

Bibliographie

Remerciements

Table des figures et tableaux

Élise Penalva-Icher est professeure des universités en sociologie à l’université Paris Dauphine-PSL et chercheuse à l’Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (Irisso), centre spécialisé dans les articulations et transformations des régulations publiques et privées du…

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